Les droits culturels sont des droits fondamentaux, partie intégrante de l’ensemble des droits de l’Homme, universels, indivisibles et interdépendants.
Décliner les droits culturels et en clarifier le contenu est l’objet du travail mené par « le groupe de Fribourg » qui a permis d’aboutir à la « déclaration des droits culturels » adoptée en 2007. En France, les droits culturels ont été reconnus dans la loi NOTRe (2015) et sont une obligation légale.
La notion de « culture » est comprise au sens large et fondamental, recouvrant « les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement » (art. 2a, Déclaration des droits culturels, 2007).
Les droits culturels se déclinent en 8 droits interdépendants :
Identité : il s’agit de reconnaître ici à chacun la liberté de choisir et exprimer son identité.
L’identité étant appréhendée comme une dynamique à travers laquelle les références culturelles d’une personne vont évoluer tout au long de sa vie. C’est également le droit à la pluralité.
Diversité : c’est la reconnaissance de la diversité des références culturelles dans lesquelles les personnes trouvent du sens pour mieux interagir avec le reste du monde, et le droit d’accès à plusieurs langues, façons de pensée, modes de vie, etc.
L’identité ici ne se limite pas à la notion d’origine ethno-raciale des personnes.
Patrimoine : il s’agit ici de dépasser l’acception institutionnelle du terme et de reconnaitre aux personnes leur légitimité à exprimer leur héritage et le transmettre.
Communauté : c’est reconnaitre la liberté d’appartenance c’est-à-dire pouvoir choisir ses communautés mais également reconnaitre la liberté à chacun-e de se détacher d’une communauté.
Participation : il s’agit ici du droit à participer à la vie culturelle, c’est-à-dire prendre sa part, apporter sa part et bénéficier d’une part.
Éducation : c’est le droit au développement des savoirs et reconnaitre à chaque personne qu’elle est porteuse de savoirs à partager, et évolutifs. C’est également le droit à la diversité des approches éducatives.
Communication : c’est la possibilité de produire de l’information et de corriger l’information si elle est erronée, le droit d’informer, et d’être informé-e.
Coopération : Il s’agit ici de créer les conditions démocratiques qui permettent à chacun-e de prendre part dans la gouvernance, le partenariat, de développer ses capacités d’action dans un groupe.
Dans le champ de la Politique de la ville, un des premiers enjeux est de sortir de la démocratisation culturelle (« l’accès à la culture », qui reviendrait à dire que les quartiers prioritaires en sont dépourvus, et qu’elle serait surplombante), pour tendre vers la démocratie culturelle. Bien sûr, renforcer l’accès à l’offre culturelle et aux institutions culturelles pour les habitant-es des QPV (en adaptant les offres, en développant le hors les murs, en travaillant sur les freins périphériques tels que la mobilité, l’estime de soi, en garantissant la gratuité…), mais aussi, et surtout, reconnaître les richesses culturelles des QPV et de leurs habitant-es, valoriser les identités, les parcours, les pratiques, les cultures.