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Stéphane Collacciani nouveau directeur de la mission entrée-Est

À la tête de l’équipe projet de la mission entrée-Est depuis mars, Stéphane Collacciani a commencé à prendre le pouls des 4 quartiers du 8ème arrondissement sur lesquels il va travailler. Avec des compétences établies en habitat et urbanisme, il se considère comme un développeur territorial ; et la mission comme un « ensemblier agitateur », capable de mettre autour de la table de nombreux acteurs au service des projets de territoires. Rencontre.

Présentez-nous votre parcours.
Après avoir travaillé quelques années pour ARRA HLM en tant que chargé de mission habitat et renouvellement urbain, j’ai pris la direction du projet urbain et politique de la ville de Saint-Priest en 2007. J’y suis resté 13 ans, le temps de déployer le premier projet de renouvellement urbain et d’assurer la reconduction de ce grand dispositif partenarial qui transforme complètement le quartier.

Vous prenez la direction de la mission entrée-Est, quel est son rôle ?
Cette équipe mandatée par la Ville de Lyon et la Métropole mais également par l'Etat a pour rôle de faire émerger, soutenir et développer des projets qui vont permettre de faire avancer les 4 quartiers prioritaires du 8ème arrondissement de Lyon : Mermoz, Etats-Unis, Langlet-Santy et Moulin-à-Vent. Notre principal objectif est d’améliorer les conditions de vie des habitants de ces quartiers qui ont un profil socio-économique très défavorisé, en identifiant les besoins et les manques, en mobilisant de manière pertinente les ressources des services publics, en tentant de mettre en place les conditions permettant aux habitants de développer leur capacité d’agir, en captant des financements, en favorisant un portage politique solide et un engagement des acteurs locaux autour de priorités communes. En tant que mission territoriale, je nous vois comme un « ensemblier animateur de partenariats et de projets » dont le rôle consiste à mobiliser les moyens et les partenaires et à favoriser l’innovation sociale pour répondre aux difficultés importantes que nous observons sur ces quartiers. Nous sommes une ressource à la fois pour les porteurs de projets et pour les arbitrages politiques.

Quelles sont les spécificités des quartiers de la mission entrée-Est ?
La notion d’ « entrée-Est » me parle beaucoup. En effet les 4 quartiers sont des portes de la ville de Lyon, chacun traversés par une avenue importante reliant le centre. Je prends petit à petit connaissance de ces quartiers, de leurs spécificités et des données socio-économiques et je me rends compte à quel point le contexte est lourd, avec, par exemple pour certains secteurs un revenu médian d’à peine 9000€/an.

Quelles sont vos priorités pour les mois à venir ?
J’arrive dans une phase de mise en œuvre du Nouveau Programme de Rénovation Urbaine qui concerne les quartiers de Mermoz et Langlet-Santy, mais je souhaite aussi répondre à la grande préoccupation des acteurs et des élus concernant le quartier Etats-Unis qui concerne 15000 habitants sur 22000 pour les 4 quartiers. Il me parait nécessaire que les collectivités pensent un projet de développement de ce territoire sur le long terme.
À ce titre, le travail qui sera à mener en 2022 autour du nouveau contrat de ville représente une opportunité de retravailler les projets de territoires qui sont nos référentiels d’intervention autour des enjeux et objectifs de chaque quartier.
Entre-temps nous avançons notamment sur le déploiement de Quartier fertile à Mermoz pour accompagner les projets liés à l’agriculture urbaine ; la concertation autour d’espaces publics à Mermoz et Langlet-Santy ; l’accompagnement des habitants pour répondre aux tensions en travaillant avec tous les porteurs de projets pour occuper le terrain pendant l’été, en journée et en soirée, en ayant une offre en direction de la jeunesse, de la petite enfance, des familles… Entre autre !

Sur quels atouts comptez-vous vous appuyer ?
Les membres de l’équipe d’abord qui sont la ressource indispensable à la coordination des opérations et qui possèdent une connaissance fine des quartiers concernés, mais aussi des expertises thématiques en gestion renouvellement urbain et gestion urbaine de proximité, habitat ou encore dans les domaines du développement économique, social et culturel, de la concertation-communication, de l’éducation. Et bien sûr les acteurs locaux : je suis d’ailleurs épaté par l’énergie et l’intensité du réseau associatif, et par les initiatives qui émergent.
Il est par ailleurs essentiel pour moi de rester proche du terrain, à l’écoute des habitants, que ce soit à l’occasion des concertations, d’échanges avec les conseils citoyens ou de travaux réalisés sur des questions de proximité.
Enfin, nous avançons main dans la main avec les élus et les services de la Ville de Lyon et de la Métropole, car le travail que nous engageons de revalorisation de ces quartiers est bien sûr en premier lieu pour leurs habitants, mais aussi pour les Lyonnais et Grand-Lyonnais qui les traversent mais pourraient aussi être amenés à les fréquenter si nous y développons des propositions attractives, comme le projet d’équipement socio-culturel et sportif d’envergure sur lequel nous commençons à travailler

En quoi les quartiers prioritaires de la politique de la ville représentent des terreaux particulièrement fertiles pour l’innovation ?
À mon sens, les quartiers prioritaires posent une notion d’urgence qui appelle à l’action face à l’intensité des problématiques que rencontrent les habitants. Cela interroge forcément les acteurs institutionnels et les acteurs locaux et incite à trouver de nouvelles solutions. Par exemple concernant l’accès aux droits, la précarité, le rapport au numérique, la cohésion sociale…
C’est le sens de notre travail d’animer le réseau d’acteurs, de faire émerger des projets collectifs et donc de créer un espace de dialogue et d’invention.

Publié le 11/06/2021

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