S'oriente-t-on aussi facilement vers les sciences lorsqu'on est issu d'un milieu défavorisé, et d'autant plus lorsqu'on est une fille ? En partant du constat que les choix d'orientation vers les études scientifiques sont en partie déterminés par le milieu social et le sexe, Ébulliscience a engagé en 2013 un projet au long cours auprès de 200 enfants de Mermoz et Langlet-Santy, suivis pendant 4 ans. Objectif : déconstruire les schémas et les stéréotypes, pour que chacun, fille ou garçon, puisse imaginer une future carrière scientifique.
© Ébulliscience
Pour ce projet Égalité, Sciences et Orientation, Ébulliscience est intervenu auprès des enfants scolarisés du CP à la 5ème, avec près de 20 ateliers scientifiques par an, et un thème différent abordé chaque année : chimie, robotique, architecture, astronomie. Au-delà de la médiation scientifique il s'agissait de travailler sur les questions d'égalité et d'orientation, en organisant des rencontres avec des femmes salariées dans le secteur du bâtiment, un forum des métiers au collège mettant l'accent sur l'égalité femmes/hommes, mais aussi une présentation des métiers de la métallurgie ou encore de la robotique. De quoi ouvrir de nouveaux horizons, alors que les intervenants ont observés dès le CP des stéréotypes bien ancrés !
Pour déconstruire les idées reçues sur les sciences et les rendre accessibles à tous, Ébulliscience propose une approche ludique et une pédagogie active : les enfants observent, touchent, sentent, écoutent... et formulent leurs propres hypothèses pour les tester ensuite. Par l'apprentissage de la démarche d'investigation scientifique, ils se familiarisent avec les sciences, et prennent confiance en eux.
Le projet prend fin cette année, alors que certains élèves sont aujourd'hui en CM2 et d'autres en classe de 5ème. Christine Détrez, sociologue à l'ENS, a mené en parallèle une étude sur les comportements différenciés des enseignants et animateurs selon qu'ils s'adressent à une fille ou à un garçon. Elle a également réalisé des entretiens avec les enfants et leurs familles pour mesurer l'évolution de leurs visions concernant les métiers scientifiques et les possibilités d'orientation.
Une approche globale, donc, pour plus d'égalité dans l'accès aux sciences !